Le professeur Jacques A. Deguise et l’imagerie médicale

La santé musculosquelettique est à l'ordre du jour : avec le vieillissement de la génération des baby-boomers, qui entend demeurer active et sportive, le nombre de personnes qui souffrent de problèmes articulaires explose. Aujourd'hui, les maladies musculosquelettiques se retrouvent au second rang des soins de santé quant aux coûts.

La lutte contre ce nouveau fléau est au coeur des priorités du Laboratoire de recherche en imagerie et orthopédie (LIO) situé dans le Centre hospitalier de l'Université de Montréal (CHUM) de l'hôpital Notre-Dame. Son directeur, Jacques de Guise, professeur au Département de génie de la production automatisée, y a réuni une équipe multidisciplinaire d'une cinquantaine de chercheurs, tous ingénieurs ou professionnels de la santé.

Ses travaux sur l'imagerie et la modélisation 3D ont été à l'origine de la conception du premier système biplan (deux sources et deux détecteurs) d'imagerie radiographique intégrant les détecteurs radiographiques gazeux Micromegas du professeur Georges Charpak, prix Nobel de physique (1992). Appelé EOSTM, ce système permet d'obtenir un modèle de l'ensemble des os du squelette humain avec une très faible dose de rayons X.

Le professeur de Guise et son équipe travaillent aussi sur l'évaluation fonctionnelle, en trois dimensions et en mouvement, de l'appareil locomoteur. Grâce à un harnais bardé de capteurs de mouvement fixés au fémur et au tibia, ils sont parvenus à mesurer et à analyser les plus petits déplacements des os du genou. Utilisé dans deux cliniques de la région du Grand Montréal sous le nom de KneeKGTM, ce système vient d'être homologué par Santé Canada et la Food and Drug Administration (FDA) aux États-Unis.

Le défi actuel consiste à fusionner l'information complexe mais statique provenant des images médicales d'EOS et l'information fonctionnelle de KneeKG, au sein d'une plateforme unique, grâce au soutien du Fonds québécois de recherche sur la nature et les technologies (FQRNT) ainsi que du Fonds de la recherche en santé du Québec (FRSQ), d'une valeur de 1,2 M $. Partenaires industriels de longues dates, les entreprises Biospace med et Emovi sont également impliquées dans ce nouveau projet.

Grâce à l'appui de la Fondation canadienne pour l'innovation (FCI) et du gouvernement du Québec, le réseau d'ingénieurs et de cliniciens réuni par Jacques de Guise a pu s'équiper d'un tapis et d'un escalier roulant spéciaux munis de capteurs de force 3D ainsi que d'une plateforme informatique d'imagerie 3D professionnelle. On estime que cet effort de recherche permettra d'effectuer une percée majeure dans le domaine du diagnostic et du traitement des maladies musculosquelettiques. Quand on sait que la principale caractéristique de ces pathologies est la douleur - aiguë et chronique - on mesure l'importance des travaux poursuivis par le réseau d'innovation conjoint de l'ÉTS et du CHUM.

 
© École de Technologie Supérieur. Deuxième cycle GPA.